Le SICAM

par Patrick Barrabes

Pourquoi parler d’une autre marque dans une revue dédiée à Motobécane ? Tout simplement parce que ce fabricant a permis la rencontre des cofondateurs de Motobécane et la production d’un moteur dont les analogies avec la 175 de 1923 font que celui-ci est à juste titre considéré comme le « numéro zéro » de notre constructeur favori.
Petite entreprise de la région Parisienne située rue Hoche à Pantin, la Société SICAM (Société Industrielle de Construction Automobile et Motocycliste) est spécialisée au début des années 20 dans la construction de moteurs auxiliaires pour bicyclettes. C’est dans cette société qu’a lieu la rencontre de trois hommes qui allaient marquer l’histoire motocycliste de notre pays. Tout d’abord Marcel Violet qui fut « LE » spécialiste national du moteur 2 temps et dont les travaux allaient largement déborder dans les années cinquante. C’est, entre autres, le concepteur de la curieuse SEVITAME, vertical twin 2 temps monté « la tête en bas » et construit chez SIMCA pour le compte de l’armée.

Avec deux autres jeunes ingénieurs, le concepteur Charles Benoît et le gestionnaire Abel Bardin, ils travaillent surtout a la motorisation des bicyclettes grâce à un 100 cc deux temps monté dans le triangle du cadre et dont la particularité était une transmission primaire par courroie et une transmission finale par chaîne (vous avez dit Mobylette ?). Malgré quelques tentatives automobiles avec, par exemple, le cyclecar Pélican qui brûlera au cours d’essais, la SICAM vendra surtout son petit groupe adaptable.

En 1923, Benoît et Bardin, grâce à leur complémentarité et la bonne entente qui règne entre eux, décident de voler de leurs propres ailes et fondent le 27 mars « Les Ateliers de la Motobécane ». La société démarre modestement rue Lesault, toujours sur Pantin, avec une 175, la MB1, dont les caractéristiques et le dessin du moteur rappellent un peu celles du SICAM. Mais ceci est une autre histoire

L’image ci-contre (sa mauvaise qualité est due à une reproduction d’après un catalogue imprimé de l’époque) représente le groupe tel qu’il était livré au client, prêt à monter sur la bicyclette. On remarque le carburateur Zénith à papillon identique à celui monté sur la MB1 de 1923 (modèle à bougie verticale). Le vilebrequin, symétrique, permet de monter le volant à droite ou à gauche. Sur certains modèles vendus à des constructeurs tels Leloir de Neuilly sur Seine, Griffon à Courbevoie ou bien encore Stella à Billancourt, la poulie cède la place à un pignon assurant la liaison avec un réducteur.