L’injection électronique

Articles : Restauration d’une 350 à injection électronique

En 1975 le bureau d’étude présente un moteur dont la particularité est le remplacement des carburateurs par trois injecteurs pilotés par l’électronique. Ce principe, totalement novateur dans la construction motocycliste, permettait d’abaisser la consommation à des valeurs proches de celles d’un 4 temps et de se conformer aux normes antipollution dont on commençait à parler avec insistance au milieu des années 70.

Je ne rentre pas dans les détails techniques de cette injection, car c’est un domaine très complexe et trop long à décrire en intégralité dans nos colonnes (le rapport du centre d’essais Motobécane comporte près de 400 pages). Toutefois, ce schéma de fonctionnement, vous permettra d’en connaitre le principe, centré autour d’un disque photométrique. Les informations proposées par celui-ci et captées par une cellule à infrarouge montée sur un bras dont la position varie avec la rotation de la poignée de gaz modifient les paramètres d’injection.

A ma connaissance, il aurait été produit environ dix 350 à injection. La 500 verte présentée au salon de Paris en 1975 était en fait une 350. L’échec de cette formule, trop rapidement abandonnée, n’est absolument pas dû à un quelconque problème technique. Seule la conjoncture économique d’une entreprise déjà vacillante a motivé cet abandon. Aujourd’hui, alors que 23 ans se sont écoulés, l’injection directe devient à la mode, poussée par une prise de conscience collective sur les effets de la pollution et la recherche de performances accrues. Même les publicitaires s’en mêlent en l’utilisant comme argument de vente (!)

LA COURSE

Eric Offenstadt, pilote de vitesse et constructeur de la partie cycle S.M.A.C., a réalisé pour le service course cette belle moto malheureusement abandonnée en cours de développement. La partie cycle utilisait de nombreuses pièces moulées ou formées en alliage d’aluminium. Le moteur, étroitement dérivé de la série, était équipé d’un embrayage à sec. Si l’on en croit un article consacré à « Pépé » (E. Offenstadt) paru dans « La Moto », journal aujourd’hui disparu, cette machine aurait disputé quelques grands prix (?) et se serait honorablement comportée à Barcelone où Olivier Chevallier comparait ses accélérations à celles d’une TZ.

On ne peut que rêver devant la beauté. Après le départ d’Eric Offenstadt pour cause de désaccords avec les dirigeants de Motobécane, le moteur course a été récupéré et monté en 1975 dans une partie cycle beaucoup moins novatrice que la SMAC. Cette machine, présentée dans le n°2242 de Moto Revue (novembre 75) a connu quelques problèmes de mise au point liés en particulier à un manque de portance aérodynamique. Les difficultés de la marque signèrent l’arrêt de mort de cette machine. Jamais plus une 350 Motobécane de course ne posa ses roues sur le bitume d’un circuit. Signalons toutefois l’engagement de cet ensemble, préparé pour le tout-terrain, lors d’un rallye Paris-Dakar.

Patrick Barrabès