Salut à tous!
Voici quelques astuces pour refaire un moteur AV7.
Sur les photos, il s'agit d'un moteur d'AV 89 balancier/SP50 mais le principe est exactement le même pour toutes les mobs avec ou sans variateur.
Avant de commencer:
Il est recommandé de disposer d'une boite à outils classique et de quelques outils spécifiques:
_Un arrache pour variateur/came d'allumage
_Un bloque piston (à défaut, un morceau de cordelette peut dépanner)
_Un jeu de cales
_Des pinces à circlips
_Une pige de calage
_Un arrache roulements
_Une bague de centrage des induits
_Un outil de pose des joints spi
Au niveau des consommables, il faut prévoir:
_Une pochette de joints
_Un jeu de roulements + spi
_Une bougie neuve
_Un condensateur et des rupteurs
_Un jeu de segments
_Une cage à aiguille d'axe de piston et une de variateur
Une fois qu'on a réuni tout ça, on peut attaquer.
Voilà un moteur tel que démonté sur une AV89 de 1961: à bout de souffle et bien dégueu'. /
On commence par le démonter intégralement afin de lister les pièces à changer.
A ce stade, on commence par vérifier les points suivants:
• État du chrome dans le cylindre
• État et jeu du piston
• Jeu du vilebrequin et état du pied de bielle.
En fonction du diagnostic, on remplace ce qui doit l'être.
Étape suivante, le décrassage de toutes les pièces:
On commence par ramollir la crasse carbonisée dans un bain de pétrole:
Et après avoir bien brossé, la différence commence à se voir:
Ici, il s'agit d'un moteur destiné à un bécane dans son jus, donc il ne doit pas paraitre trop neuf. Selon le degré de finition désiré, vous pouvez aussi le décrasser en le faisant bouillir avec de la lessive:
Et aussi le microbiller à la bille de verre + peinture haute température:
Quand toutes les pièces sont propres, c'est déjà plus agréable:
S'il n'est pas à changer, on passe ensuite à la remise en état du piston.
On commence par nettoyer ses gorges de toute trace de calamine (si on n'a pas l'outil spécifique, un morceau des anciens segments fait très bien l'affaire )
Facultatif, car l'efficacité n'est pas prouvée:
Si l'on souhaite optimiser le fonctionnement du moteur, on fait aussi sauter les deux barrettes afin d'améliorer le remplissage.
On toile ensuite le piston au papier de verre fin, pour retenir le film d'huile.
Et on polit la calotte pour éviter que la calamine n'accroche trop vite:
Étape suivante: la modification des carters pour passer les joints spi par l'extérieur.
Facultatif:
Cette opération n'est pas indispensable mais elle peut présenter des avantages: en cas de fuite il sera possible de remplacer le joint défectueux sans démonter tout le moteur.
Les derniers carters AV10 produits par MBK sont d'ailleurs moulés comme ça.
Voilà comment procéder:
Si l'on souhaite faciliter un nettoyage ultérieur du moteur, une couche de peinture pour jantes auto simplifiera grandement l'opération:
Passons maintenant au remontage du bas moteur:
Il arrive assez fréquemment qu'une usure des soies de vilebrequin empêchent les roulements de tenir. Si le vilo est en bon état, on peut le prolonger pour un tour de plus:
Il faut également surfacer tous les plans de joints afin d'assurer une étanchéité optimum:
Pour l'embase du cylindre, j'utilise un vieux plateau à fromages recyclé maison:
Voilà le résultat:
On passe ensuite au remontage du vilebrequin:
Si l'on a pas fait la modif' pour le passage des spi, il faut passer les carters au four à 80° pour qu'ils se dilatent et laisser le vilebrequin 24 heures au congélateur pour qu’il se rétracte. En principe ça rentre sans forcer.
Pour assurer l'alignement des carter avec le cylindre; on commence par positionner les boulons sans les serrer, puis le cylindre.
On serre très légèrement la culasse et on vérifie que ça n'a pas bougé:
Puis, les boulons de carters en partant du centre.
Voilà:
On serre ensuite les carters à 1KG.
Pendant que les carters sont chauds, on en profite pour centrer le vilebrequin. Cette opération est très importante pour éviter un frottement ultérieur du volant magnétique ou du variateur.
Dernière étape avant le remontage du haut moteur, on ébavure le joint de carter:
On pose ensuite le joint d'embase préalablement enduit de pâte à joint:
On sélectionne des segments avec un jeu à la coupe de 0.15 mm.
On peut maintenant remonter le piston:
Pour le rodage de la soupape, un tournevis à embouts amovible et de la pâte à polir font très bien l'affaire (à défaut on peut se débrouiller avec du dentifrice)
Puis, remontage de la culasse en serrant à 1,5 KG
Vient maintenant une opération délicate: le montage des spi si on a supprimé les épaulements (si on les a laissé, les spi ont été montés avant):
Il faut commencer par mettre un bout de scotch sur la gorge de vilo afin d'éviter qu'une lèvre du joint se déchire au montage et enduire la portée des spi de pâte à joint. Elle servira de lubrifiant pour l’emmanchement du spi et assurera sa parfaite étanchéité en séchant.
Pour les enfoncer, j'utilise un tube de selle pile au diamètre des joints et un maillet.
Voilà le résultat si on s'applique bien:
Le central moteur étant terminé, occupons nous maintenant de l'allumage:
On commence par remonter ses fixations à la pâte à joints pour éviter toute prise d'air:
On n'oublie pas le joint torique qui évitera que de l'huile coule dans l'allumage en cas de fuite au spi, ni le joint papier destiné à rompre le pont thermique avec le moteur et évite aux bobines de griller.
A ce stade, l'idéal est de monter un condensateur auto-cicatrisant de ce type: http://forum.tobeconline.fr/viewtopic.php?f=23&t=8"
On passe ensuite au centrage des induits avec la bague spécifique. A défaut on peut le faire aussi avec le volant magnétique et en mettant de la craie sur les bobine, puis en rectifiant jusqu'à ce que ça ne frotte plus.
On remonte la platine:
Puis, réglage de l’écartement des rupteurs à 0.35 mm.
On passe ensuite au calage de l'avance en utilisant cette méthode et ces valeurs:
Voilà le résultat:
Le remontage de la pipe d'admission ne pose pas de problème particulier, il faut juste penser à étanchéifier à la pâte:
Concernant le remontage du variateur:
Ne pas oublier de graisser le canon de la joue mobile ainsi que la cage à aiguille et ajuster l'épaisseur des rondelles /entretoises afin d'obtenir un jeu minimum.
Au moment de remonter les circlips: bien faire attention à leur sens de montage.
L'arête vive se positionne toujours vers l'extérieur, autrement le circlip risque de sauter quand le moteur tournera.
Regardez bien la différence:
Reste à remonter le pot d'échappement.
On commence toujours par resserrer l'écrou d'échappement et seulement après, on s’occupe du tube de pot.
Autrement, on a toutes les chances de foirer le filetage en aluminium du cylindre... :/
Et voilà, notre brave moulin est reparti pour un tour!
Selon le degré de finition extérieur et les modèles de moteurs, ça peut aussi donner ceci, mais le principe reste identique.
Il y a bien sûr d'autres façons de s'y prendre pour arriver au même résultat, mais comme ça je vous assure que ça marche. :super:
Un des moteurs que j'ai remonté selon cette méthode ayant même parcouru 11 000 km sans aucune intervention!
En espérant que ça puisse vous être utile, si vous avez des questions n'hésitez pas...
@+, Charly
Remise à neuf d'un moteur de mobylette de A à Z
Remise à neuf d'un moteur de mobylette de A à Z
En essayant continuellement, on fini par réussir. Donc: plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. (Devise Shadock)